DE LA VILLE DE PARIS.
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belles cs païs dc Saintonge ct Angoulmoys, donl-j'espere que nous aurons bon marché au pris de ceste cy, mesmes sy elle est prise de force, ce que ceulx de dedans craignent infinyment, et pour ceste raison ont bien fort demandé à parlementer. A quoy les ayans enfin receuz, ilz ont baillé leurs demandes par escript, qui sont sy inicques .et deraisonnables, que je n'ai voullu leur y fere responce, ayant résolu plus tost quc de leur en accorder aulcune chose, dc ne partir jamais d'icy quc je ne les aye forcez ou reduiez à se rendre à ma mercy : qui sera, comme j'espere, dans peu de temps, pourveu que je soys secourru desdittes pouldrcs.
.«Mais d'aultant que je l'ai esté sy mal de deniers que je me suis desjà engagé de plus dc cent mil livres et n'ay eu aulcun moyen d'en faire bailler à ce porteur synon pour son. voyage, je vous prye, Messieurs, faire en sorte que Messieurs des Finances pour Sa Majesté estans audict Paris fournissent argent pour les fraiz de la voilture d'icelles : ce qu'ilz ne doibvent différer, car de xxvii™ livres dont ilz avoient commandement de me- dresser et assi­gner, ilz ne m'en ont rien faict toucher que vin"1 livres seullement; et vous asseure que jamais Prince ne Lieutenanl de Roy, ne feust traitté dc la façon quc moy ne n'eut- tant de peyne et travail que j'en sup­porte tous les jours à ceste occasion.
"M'asseurant que, pour l'importance dont celle qui se presente maintenant est au service d'icelle Majesté, vous tiendrez bien volontiers la main à
ce que je sois satiffaict sur le contenu en ceste leltre, je veovs, pour fin d'icelle et après m'estre recom­mandé à vostre bonne grace, suplyer Nostre Sei­gneur vous donner, Messieurs, ce que desirez.
"Du camp devant Luzignan, ce in"" jour de Jan­vier i 575."
Messieurs,
"Encores qu'il ne se Irouvast lant de pouldrcs venues de Picardye comme il est porté par la pre­sente, je vous prie neanlmoings ne laisser à m'en envoyer la quantité que je demande, de quelque na­ture qu'elles soyent. Et si le remplacement des vingt milliers dont vous m'avez cy devant ayde*1' avoit esté ordonné là dessus, je vous pric attendre à une aultre fois; et s'il avoit desjà esté faict, m'en accommoder de pareille quantité dont ledict remplacement se fera bien lousjours, et y tiendray la main aultant quc je pourray.
"Mais d'aultant que, sans cc secours, ceste en-treprinse seroit demouréc, je vous prie encores une fois, Messieurs, qu'il me soict faict on tout extresme dilligence."
Ainsy signé :
"Voustre plus affectionné et meilleur amy,
Loys de Bourd3n('2'.»
Et au doz est escript ce qui s'ensuict: A Messieurs les Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris.
CCCCXXII. — Deffences au Quartinier de La Fa
DE VUIDER SES MAINS DES ARMES DU S" DE GRANDRIE, PRISONNIER. 12 janvier 1575. (Fol. 174 v°.)
"Au jour d'huy, douziesme jour de Janvier mil v° soixante quinze, est comparu au Bureau de l'Hostel de la Ville de Paris, Mc Jacques de La Fa, procu­reur en la Chambre des Comples et l'ung des Quar­teniers de laditte Ville; lequel a remonstré à nous, Prevost des Marchans et Eschevins d'icelle Ville, que, estant poursuivy en la Court de Parlement pour rendre et restituer au sieur de Grandrie'3', par nous constitué prisonnier de l'Ordonnance verballe du feu
Roy, deux paires de pistolles, une demye harque-bouze, et deux espées, lesquelles armes nous avons cy devant ordonné au cappitaine Pasquier Thoiny, l'ung des Cappitaines de cesteditlc Ville au quarlier dudict de La Fa, qui avoit icelles saisies cn une maison de son quartier, les metlre es mains d'iceluy dc La Fa; "Nous suppliant humblement icelluy de La Fa le descharger de la garde desditles armes, attendu qu'il en a baillé son recepicé;
C Cf. les premières Lettres do Louis do Bourbon, 24 octobre 1574 : ci-dessus, art. CCCLX.XXVII et la note 2 de la page 2i5 (-) Pour plus de détails sur ce personnage déjà mentionné ci-dessus pago 216, noie 1, cf. son éloge par Brantome : Vies des
hommes illustres et des grans capitaines françois.
<-> «Le sieur de Grandrie- : Albert, seigneur de Grantrye, époux de Madeleine de l'Aubespine, (ille de Claude, seigneur d'Érou-
ville, bisaïeul de Charles dc l'Aubespine qui tint les sceaux de Franco sous Louis XIII. (Le P. Anselme, Histoire généalogique el
chronologique. . ., I. VI, p. ôâg.)
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